Derrière LES SOIGNANTES #1

Derrière les soignantes qui œuvrent dans cette période de crise du coronavirus, il y a Romane, 25 ans.

Romane est aide-soignante au Centre Hospitalier d’Annecy Genevois et elle s’affaire depuis plusieurs semaines à gérer, à son niveau la plus grosse crise sanitaire jamais rencontrée.

Notre jeune soignante a d’abord passé un bac de commerce et marketing, parce qu’elle ne savait pas exactement ce qu’elle voulait faire. À 17 ans, elle s’engage comme pompier volontaire et découvre alors la relation à la personne et le « prendre soin ». Ce déclic la pousse ensuite à passer son diplôme d’aide-soignante sur la commune de Moutiers (73). Elle enchaînera, au préalable, plusieurs petits boulots pour se payer ses études. Son diplôme obtenu en 2014, elle intègre le Centre Hospitalier d’Annecy Genevois, d’abord en néphrologie (maladies rénales…) puis au service des urgences en 2016.

Aujourd’hui, au cœur du cataclysme qui nous touche tou.te.s, Romane fait partie de ces hommes et de ces femmes qui agissent dans l’intérêt de la santé humaine. Elle nous explique comment le service des urgences a dû se réorganiser pour accueillir et séparer les interventions nécessaires. En effet, la prise en charge a dû se réadapter, d’une part pour assurer les urgences habituelles qui malgré tout diminuent au vu de la situation (moins d’accidents de montagne, moins d’accidents routiers et des gens qui ont peur d’aller aux urgences et d’attraper la maladie…) et d’autre part pour accueillir les malades Covid-19 qui, quant à eux, ne cessent de croître et parfois de tripler un jour après l’autre. Face à ce contexte inédit, Romane ne fléchit pas, elle ne veut pas venir travailler avec la peur au ventre. Le plus important est de faire encore plus attention à l’hygiène et des binômes d’infirmières et d’aides-soignantes se sont formés pour s’encourager et s’entraider face à ces situations. Les collègues des services en suspens sont venus à la rescousse, et les étudiant.e.s en renfort pour désinfecter les espaces, comme le dit Romane, « il faut avancer ».

Nous lui avons demandé ce qu’elle voudrait dire à nos lect.rice.eur.s et elle a mis l’accent sur deux choses : la première, respecter les consignes et ne pas se surexposer (cette maladie ne touche pas que les personnes plus âgées, chaque jour elle voit des cas de personne plus jeunes en détresse respiratoire arriver aux urgences) et la deuxième est qu’elle est particulièrement touchée, ainsi que ses collègues, par la générosité et les gestes de soutien de la population.

Elle signale cependant que la situation aux urgences est critique depuis très longtemps, bien avant cette crise. Elle, qui fait partie du collectif « Inter Urgence » nous rappelle qu’à Annecy comme partout en France, il n’y avait déjà pas assez de lits, moins de moyens, moins de matériels et des salaires toujours très bas. Il lui semble primordial que les gens se souviennent de cette situation quand la crise sera passée et qu’il faudra impérativement soutenir les soignants dans leurs demandes.

Nous remercions particulièrement Romane pour son engagement, une soignante dynamique qui a toujours travaillé avec sa dose d’humour et ses convictions. Notre rédaction a décidé, pendant toute la durée du confinement, de mettre en avant (parallèlement à nos portraits habituels) toutes les femmes soignantes et d’autres corps de métiers qui en ont derrière la culotte dans cette crise du Coronavirus.



1 commentaire sur “Derrière LES SOIGNANTES #1”

  1. Bon courage Romane !
    Tout à fait d’accord sur le fait que l’Hôpital, les soignants auraient du recevoir du soutien, des finances depuis bien trop longtemps déjà !!!

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