Derrière LES SOIGNANTES #2

Derrière les soignantes, il y a Sandrine, 28 ans, infirmière aux urgences de l’hôpital d’Annecy Genevois. Sandrine est originaire d’Annecy, elle poursuit des études de médecine à Lyon pendant 2 ans pour finir par s’orienter vers des études d’infirmières à la suite d’une année de préparation.

Après un premier job de 2 ans à la clinique générale d’Annecy, elle poursuit sa carrière en intérim dans le secteur médical suisse, notamment dans des maisons de retraites. Peu séduite par cette expérience, c’est aux urgences d’Annecy où elle exerce depuis plus d’un an et demi que nous la retrouvons en pleine crise du coronavirus. Lors de notre entretien et au travers des premiers portraits que nous avons réalisés, nous avons constaté une grande solidarité au sein d’un service hospitalier plus que soudé sur le bassin annécien. Des collègues devenus une réelle famille en période de confinement pour le reste de la population. Pour Sandrine, à ce jour, les services d’urgences ne cessent de voir croître les cas de covid-19. En effet, Sandrine ne ressent ni stagnation, ni baisse de prise en charge à ce jour. Elle a vu la situation évoluer notamment au niveau des types de patients et de la pathologie elle-même. En effet, la première phase qui touchait plutôt les EHPAD et les personnes âgées, avec des symptômes grippaux, a évolué vers une moyenne d’âge de quinquagénaire avec des symptômes plutôt traîtres et un comportement étrange du virus. L’hôpital d’Annecy a aujourd’hui dû ouvrir une deuxième salle de réanimation par rapport à sa capacité d’accueil habituelle.

Nous avons voulu connaître son opinion sur les gestes de protestations de certains habitants en quartiers résidentiels à l’encontre de leurs voisins soignants, qui les incitent notamment à déménager ou se garer ailleurs (infos relayées par les réseaux sociaux). Sandrine trouve cette situation hallucinante, elle est outrée par ces gestes inhumains mais constate néanmoins qu’à ce jour aucun geste d’incivisme égal n’a eu lieu sur le bassin annécien. Sandrine se joint à ses collègues pour remercier les commerçants qui les gâtent ainsi que le soutien et les encouragements massifs de la population.

« Après cet épisode de pandémie, j’espère vraiment que les mêmes personnes qui nous soutiennent aujourd’hui sur leur balcon, par leurs gestes et par leurs propos si touchants, seront là pour nous soutenir également dans le combat que nous menons quotidiennement depuis plus d’un an afin de revendiquer nos conditions de travail… Notre métier nous l’exerçons tous les jours avec humanité et passion et non pas qu’en présence du covid 19. »

« Respectez les gestes barrière, restez chez vous ! » Sandrine nous fait l’écho de cet adage que nous connaissons tou.te.s mais qui pour elle n’est pas forcément encore assimilé. Comme elle nous l’explique, tous les jours, elle observe en bas de chez elle, des familles nombreuses, des rassemblements de personnes qui se promènent inconscientes de la situation actuelle et de l’ennemi invisible qui remplit un peu plus, de jour en jour, son service et le service de réanimation de l’hôpital d’Annecy.


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